Dans les années 1990, en plein essor touristique et immobilier de la Costa Dorada, en Catalogne, un adolescent est retrouvé mort sur une plage de Tarragone : un cadavre encombrant pour le Commandant de la Garde Civile, car l’enquête pourrait révéler ses propres compromissions dans le trafic de drogue local. Mais les ennuis de l’officier ripou ne font que commencer, sa séduisante épouse, objet des fantasmes masculins et des jalousies féminines, venant d’attirer la convoitise d’un voyou du cru…
Qu’il est noir ce tableau d’une société largement gangrenée derrière les apparences de la carte postale méditerranéenne : l’essor économique et touristique ne profite qu’à une minorité, déjà installée ou nouvellement enrichie, perpétuant les impitoyables et inextricables inégalités entre les classes sociales. Entre jeunes défavorisés et sans avenir, proies toutes trouvées pour la délinquance et les trafics en tous genres, et petits bourgeois désoeuvrés en mal de sensations, ouverts à toutes les bêtises possibles, le terrain de jeu voit inévitablement les incidents se multiplier sous la coupe de bandes de malfaisants en tous genres.
Le climat s’avère mortifère, un vrai marigot dominé par le Crocodile, ce représentant de l’ordre dont l’apparente toute-puissance cache des failles de plus en plus visibles et compromettantes : lui non plus n’est pas sorti du ruisseau sans se salir les mains et l’engrenage finira par l’emmener bien plus loin qu’il n’aurait pu l’envisager, dans une tragédie aux infortunées victimes collatérales, d’ailleurs majoritairement des femmes : mères, épouses, flirts, toutes prises au piège de leurs rêves bien vite flétris.
Ce huis-clos étouffant m’a engluée dans un cauchemar si douloureusement réaliste, que l’ennui et la désespérance des personnages m’ont au final pesé jusqu’au malaise de la déprime. Vite, un peu d’air s’il vous plaît…
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