Emile n’est pas encore trentenaire, mais, atteint d’un Alzheimer précoce, il n’a plus que deux ans à vivre. Préférant fuir l’hôpital et l’étouffante sollicitude des siens, il décide de partir à l’aventure en camping-car, en compagnie d’une jeune fille, Joanna, recrutée par petite annonce.
Si vous entamez ces 650 pages, assurez-vous de votre provision de mouchoirs, car ce concentré d’émotions ne vous laissera pas de marbre.
Certes, ce premier roman n’est pas exempt de points faibles : même si les dialogues sonnent souvent juste, les traits de certains personnages sont parfois un peu outrés, les poncifs abondent, les bons sentiments prolifèrent, et l’on s‘agace des références trop appuyées à L’alchimiste de Paulo Coelho qui semble être LA bible de l’auteur, par ailleurs très marquée semble-t-il par les pratiques de développement personnel. Le style est fluide mais ne réussit pas vraiment à s’élever lorsqu’il évoque la beauté sauvage des lieux évoqués, et, au final, le tout présente quelques longueurs.
Pourtant, le charme opère et cette jolie histoire bien construite aux protagonistes attachants a tôt fait de vous faire oublier vos réticences pour vous emmener dans un moment de lecture fort agréable et plutôt addictif. Tendresse et bienveillance font de ce livre un petit bonheur, où l’irrémédiable issue se vit dans une tristesse pleine d’apaisement et de sérénité. Sans doute utopique et un brin naïf, ce récit donne envie d’y croire, de visiter les sites décrits et de rencontrer ses personnages, à la lumineuse humanité, qui vous laisseront un sentiment de manque une fois la dernière page tournée.
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