Les femmes ont mis des siècles à porter le pantalon, en se libérant de seul objet de désir et du carcan de la démarche qu'est la jupe. De transgression, le pantalon est devenu émancipation, puis uniforme indépassable, surtout dans les cités. A l'inverse, de conservatisme ringard, le jupe devient, paradoxalement, revendication de féminité. Aux riches heures du féminisme, le débat sur la longueur, mais aussi sur la couleur, fait rage dans le domaine de la mode, et même de la haute couture, via le combat Chanel versus Courrèges.
Si la jupe courte a été perçue comme un dévoiement, c'est de manière générale que, quelle que soit la longueur, elle est envisagée comme ne pouvant être portée que par des mauvaises filles, d'où les revendications de Ni putes ni soumises et d'initiatives telles que le film La Journée de la jupe.
L'ouvrage finit, non sans humour, sur les jupes masculines, mystiques et métrosexuelles.
Ce livre montre que le vêtement est un symbole, inscrit dans un code, aux règles plus ou moins injonctives, selon les époques et leurs repères. Le ton de cette jeune historienne et universitaire est à la fois sérieux et libre, analytique et ouvert.