Ce que vivent les hommes

"Ce que vivent les hommes" est l'histoire d'une famille de paysans corréziens sur trois générations de 1900 à 1968 écrite par Christian Signol, en 2001 dans le style habituel des écrivains de l'école de Brive.
Deux tomes : "les noëls blancs" de 1900 à 1939 puis "Les printemps de ce monde" de 1939 à 1968.
Christian Signol (comme Claude Michelet et d'autres) sont d'admirables conteurs, écrivant dans un style fluide très agréable, mettant en "scène" des caractères trempés (c'est la dureté du pays qui veut ça), de beaux personnages, des situations fortes, qui évoluent (toujours) vers un mieux, vers un progrès, parfois (souvent...) au prix d'efforts ou de sacrifices importants.
Dans ce livre en particulier, il y a plusieurs scènes extrêmement belles et fortes. Je ne citerai que celle, poignante, des retrouvailles d'une femme Lucie avec sa fille Elise, qui lui avait été enlevée une quinzaine d'années auparavant mais surtout celle, splendide, du retour à la vie d'Aloïse, qui avait été gravement traumatisée par l'annonce de la disparition de son mari pendant la guerre de 14-18.
J'avais snobé pendant des années ces livres qui ont toujours passionné mon épouse (qui est d'origine corrézienne, évidemment). Il y a trois ou quatre ans, j'ai pris, par hasard, un livre de Claude Michelet, que j'ai littéralement dévoré et ai ainsi découvert toute une littérature, humaniste, chantant la beauté (sauvage) d'une certaine Occitanie de l'Auvergne aux pays bordés par la Dordogne et, surtout, surtout, chantant les vertus du travail.