C'est une belle histoire, un beau portrait de femme. Normal, c'est écrit par cet admirable conteur qu'est Christian Signol.
Là il a, pour une fois, abandonné sa région (la Corrèze et les départements limitrophes) pour s'attaquer au Vercors et à la Drôme, dans une histoire qui démarre entre les deux guerres pour se finir dans les années 1990.
C'est l'histoire d'une femme, une institutrice, affreusement meurtrie d'abord par sa déportation en Allemagne pour fait de Résistance puis par la mort de son amant assassiné par les nazis. C'est l'histoire d'un retour sur elle même pour tenter de renouer des fils irrémédiablement rompus.
C'est une belle histoire mais c'est aussi une histoire terrible qui ne peut pas trouver de solution.
Aussi, au delà du portrait de cette fidélité à un souvenir et à quelques rares lettres, je n'ai que partiellement adhéré au livre.
Mais là encore, je n'ai pas été à l'aise face à ce tranquille désespoir, cet irréparable chagrin que le temps, qui est pourtant un des meilleurs remèdes, n'a jamais pu effacer.
Je pense que je comprends les sentiments développés dans le roman, son besoin de se raccrocher à sa fille qui habite loin d'elle et qui, prise par son travail, ne lui rend visite que parcimonieusement.
La seule chose positive du roman est la réaction sur elle-même, pour ne pas sombrer dans la folie au sortir de la guerre, qui a été de se reconstruire une vie.
Mais même ceci, alors qu'elle connait alors, enfin, un certain bonheur avec son mari et sa fille, n'a pas permis d'effacer - ou d'estomper - le souvenir.