Ce n'est certes pas un Bordage majeur. Troisième et dernier tome de la saga "Ceux qui...", dont les protagonistes des deux premiers sauront, d'abord, puis rêvent. Et finissent par oser, contraints qu'ils sont de le faire par la tournure que prennent les événements. J'avais lu ces deux premiers opus il y a déjà quelques années, et j'admets sans fausse honte que j'en avais un peu oublié les détails. Vieillissement de votre serviteur ou faible intérêt des bouquins ? Un peu des deux sans doute, mais je vous laisse juges...
L'avantage d'un livre comme celui-ci, c'est qu'on ne met pas trop longtemps à rentrer dedans même lorsqu'on ne souvient plus très nettement de ce qui s'était passé auparavant. Construction et écriture simples et sans fioritures. Un roman à deux voix, en fait. Celles du couple fusionnel que forment Jean et Clara, dont il faut bien avouer que ce caractère justement fusionnel est parfois limite niaiseux. Surtout de la part de cette pauvre Clara, qui commence toutes ses lettres par "Mon Jean...", puisqu'il s'agit d'un roman (en partie) épistolaire. Mais bon, je ne vais pas faire le merdeux trop longtemps, d'autant qu'il m'a bien semblé lire quelque part qu'il s'agirait en fait d'une série "jeunesse". Un truc pour ado, quoi. Mais grandirais-je donc un jour ?
Eh oui, car même si le scénario est assez prévisible, même si tout est parfois un peu cousu de fil blanc, il reste le talent de conteur assez inimitable de Bordage, qui fait qu'on a du mal à décrocher, qu'on a envie de connaitre la suite à tout moment. Et puis, dans cet univers dystopique (plus tant que ça d'ailleurs), quel beau message d'humanité et de résistance: ils faut qu'ils lisent des trucs comme ça, les ados, plutôt que de regarder Koh-Lanta, avec son esprit de compétition scénarisé et son individualisme à tout crin qui n'arrive pas à se dissimuler derrière un pseudo esprit d'équipe. Heu, je m'égare un peu, non ? Qui plus est en mode vieux con: il est donc temps de conclure.