Bon. C'est jamais facile d'admettre que PEUT-ÊTRE on se serait trompé en jugeant un bouquin un peu vite. D'ACCORD ça se passe au lycée Henrikatre, D'ACCORD on est loin des cités qui accouchent de belles histoires sur le bitume. Mais justement, c'est ça qui m'a plu.


Pourquoi ?


Bicause j'ai eu l'impression que Clémentine réglait ses comptes, avec tous ceux qui sont destinés à devenir l'élite française (enfin c'est ce qu'ils croient, alors chut laissez les dans leurs petites illusions), mais pas que. Elle n'a aucune pitié. Pour personne. Même si on pourrait penser que ... NON, je t'arrête tout de suite, tout le monde s'en prend plein la gueule. Jouissif mon gars, jouissif. On ne s'attache à aucun personnage et bizarrement c'est ce qui fait qu'on continue de lire le bouquin page après page jusqu'à ce que y'ait écrit FIN. En cadal, une fin royale à la conte de fées moderne qui tire le sourire parce que c'est magistralement bien tourné.


Léopoldine et Iseult (tu les vois les kaméos ?), jumelles. Alors forcément la gémellité... affinités, rivalités, vivre dans l'ombre de. STOP ! on s'en fout ! Léopoldine va surtout être victime d'un slut-shaming (si tu sais pas ce que c'est je te balance le petit lien encyclopédique wikiwikiwakwikikiwow) dans son lycée (Henri IV, si t’arrive en cours de route) et c'est sa besta qui raconte. Enfin besta vite yeuf, disons surtout la meuf qui traîne avec et qui lui sert de sopalin).


La plume de l'auteur ma gueule, tu l'imagines valsant entre le langage soutenu et une langue un peu plus orale, j'essaye de faire bien mais en gros un style à la Riad Sattouf dans Retour au collège en roman. Mais si tu sais, tu t'habilles en Zadig et Voltaire alors que t'as 15 piges et t'es pris d'une soudaine frénésie de refaire toutes les punchlines de La Haine (écrits par un Mathieu Kassovitz d'aujourd'hui, genre après Gothika).


On est loin de la complainte bête et conne qu'on a l'habitude de voir en rayons des meilleures librairies. J'ai vraiment trouvé ça intelligent. Y'a rien de manichéen dans le texte (toujours mettre le mot manichéen, ça fait genre tu sais des choses), pas "de gentils" ni de "méchants"...


Bon d'accord faut aller plus loin que la couverture (désolé Tibo). Juré. En lisant, j'ai pensé à Sofia Coppola (The Bling Ring et Virgin Suicides) à La naissance des pieuvres pour l'amitié ambigüe, ...


C'est pas mal déjà nan ?

LouKnox
6
Écrit par

Créée

le 3 juin 2020

Critique lue 92 fois

Lou Knox

Écrit par

Critique lue 92 fois

D'autres avis sur Comme des images

Comme des images
Le_blog_de_Yuko
6

Comme des images

Ils sont sages comme des images ces adolescents du célèbre Lycée Henri IV. Alors quand éclate un scandale viral, c’est tout un système qui est remis en cause et l’ensemble des liens qui s’étiolent...

le 13 févr. 2020

Comme des images
RepubliqueLivres
8

Critique de Comme des images par RepubliqueLivres

L'histoire commence par cette phrase qui capte tout de suite l'attention et donne envie de poursuivre sa lecture "Il y a un corps dans la cour du lycée Henri IV." Nous voilà donc dans l'univers de ce...

le 8 avr. 2016

Comme des images
isabelleisapure
3

Univers impitoyable.

Sages comme des images, Léopoldine, Iseut, Tim, Aurélien et les autres ? Permettez-moi d’en douter. Certes ils ont été élevés dans les beaux quartiers et fréquentent le prestigieux lycée Henri IV qui...

le 28 mai 2014

1

Du même critique

Réinventer l'amour
LouKnox
8

Critique de Réinventer l'amour par Lou Knox

Comme pour chaque essai de Mona Chollet que j'ai pu lire, c'est assez difficile pour moi de donner mon avis sans passer par un vécu perso, d'assimiler chaque phrase, chaque situation en se comparant,...

le 23 sept. 2021

13 j'aime

Ci-gît l'amer
LouKnox
8

Critique de Ci-gît l'amer par Lou Knox

Comment soigner l’amertume ?

 C’est curieux comme le sujet d’un essai philosophique peut s’appliquer en temps réel au lecteur sur l’essai en lui-même. 

 J’essaye de clarifier ; compte tenu de...

le 16 janv. 2021

12 j'aime

2

Les Aérostats
LouKnox
4

Critique de Les Aérostats par Lou Knox

Ce qu'est bien avec Nothomb, c'est quand ses histoires à problèmes de bourges qui s'occupent de bourges et qui se gargarisent de références littéraires de bourges, ça dure pas trois plombes. On...

le 27 juil. 2020

12 j'aime

5