Jean d’Ormesson se pose dans ce livre de nombreuses questions, essentiellement sur le Tout et le Rien. La première question est Flaubérienne, peut-on écrire un roman sur rien ? D’après moi (et Jean d’Ormesson), Flaubert a échoué, car on est obligé de raconter quelque chose, même si c’est peu. Quant à Ormesson, je trouve que ce n’est plus vraiment un roman, mais plutôt une étude, un essais, ce qui ne répond que partiellement à la question.
Néanmoins, c’est une étude très plaisante (même si j’ai perdu des bouts de cerveaux) : qu’y a-t-il avant le big bang ? Que contient le rien ? Y a-t-il une notion d’espace et de temps dans le rien ? Le temps a-t-il été crée en même temps que l’espace ? Et Dieu dans tout ça ? Peut-on imaginer Dieu ? Comment a-t-il pu prendre la décision de création, si avant il n’y avait rien ? Et l’homme ? Est-il image de Dieu, créature trop orgueilleuse ? Qu’y a-t-il après la mort, est-ce la même chose qu’avant la vie, est-ce Rien, Tout ou quelque chose d’autre ?
Bref, comme vous le voyez, ce sont de nombreuses questions auxquelles on ne peut pas vraiment répondre, mais la plume d’Ormesson est délicate et précise, on dévore d’une seule traite ce « roman » et on remet en question ses idées, ou on se remet à se poser des questions !