Critique de Compagnie K par Procope
Pas le temps d'écrire une critique détaillée. Je précise simplement qu'il s'agit pour moi d'un des dix meilleurs romans du vingtième siècle.
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le 27 nov. 2013
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Bah mon gars tu vois pour que je lise de la littérature de guerre faut se lever tôt. Voire même pas se coucher du tout parce qu'en général ça finit dans la pile "on verra bien quel meuble je vais pouvoir caler avec ça". Et quand ça se passe pendant la 1ère guerre mondiale, c'est carrément "qui je déteste au point de lui offrir un bouquin archi relou ?".
Comme quoi tu vois des fois ça tient à pas grand chose, une bonne maison d'édition, une lecture fluide, agréable, qui coule aussi vite que le sauveur dans le fond de la gorge.
Compagnie K, c'est l'histoire de soldats américains qui témoignent de ce qu'ils ont vécu après leur débarquement en France et des batailles menées sur quasiment une année. Leurs rencontres avec les français, les bordels fréquentés, les copains perdus pendant les combats, les traumatismes, les amputations, ... Tu me diras jusqu'ici on s'attendait pas non plus à voir un vampire briller au soleil pour se pécho une mineure en manque de musique new wave.
DONC.
Pour moi le must que j'avais lu c'était Johnny s'en va-t-en guerre de Donald Trumbo (chez Actes Sud), le récit d'un bout de bidoche encore un peu humain qui découvre petit à petit qu'il lui manque toutes les parties du corps et la quasi totalité de ses 5 sens.
Du putain de roman anti-militariste donc.
Retour à Compagnie K. C'est un enchaînement de folie, de types authentiques venus des 4 coins de l'Amérique et qui livrent ce qu'ils ont sur le cœur : la haine des supérieurs, la franche camaraderie, le dévouement aux ordres à la con d'un officier qui t'envoie direct au casse-pipe.
Malgré l'époque dans laquelle se déroule l'action, la boucherie fait encore écho aujourd'hui. Que tu sois troufion, citoyen "moyen" ou même un peu intelligent, la soif de pouvoir des "décideurs et dirigeurs" à fabriquer de la chair à canon pour défendre des valeurs qui concernent une élite qui n'a aucune conscience des horreurs de guerre.
Voilà, moi j'ai suffoqué, j'ai stressé, j'me suis plongé dans la tête des hommes passés en revue jusqu'à m'en perdre.
Loin des conneries pro-militaristes, moralistes et qui prônent la défense d'une nation, Compagnie K est passé bien au dessus de Johnny s'en va-t-en-guerre.
Oublie tout c'que t'as pu lire jusqu'à maintenant si t'es fan de ce genre de litté, et si comme moi t'as pas l'habitude que ça te fasse bander, voilà de quoi virer ta cuti en 260 pages.
C'est tout bon !
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Créée
le 1 juin 2020
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