Empilement des faits divers et de statistiques disparates, Confidences du Japon est comme un journal de la vie de tous les jours rédigé par Muriel Jolivet. Présente depuis des années au Japon, l'auteure dépeint la société à travers des articles de journaux, des études sociologiques, des expériences personnelles. Une bonne idée ? Hélas non : Confidences du Japon est un jus concentré de clichés, de faits non contextualisés, dont la superposition semble n'avoir qu'un seul objectif : dire que les Japonais sont fous, et regarder ce peuple avec encore plus de condescendance. L'aspect cumulatif, les sauts de puce d'un sujet à l'autre donnent l'impression d'une société malade. Oui, les problèmes existent au Japon. Mais ce procédé est malhonnête, car on peut faire la même chose avec à peu près tous les pays du monde, en puisant dans les études et les faits divers. On critiquerait vertement ce genre d'initiative, en disant que ce type d'ouvrage ne sert qu'à donner des armes aux adeptes du bashing. Si l'on devait transposer ce livre pour les Français, on apprendrait alors que les Gaulois sont les plus grands consommateur de Nutella, qu'ils font beaucoup l'amour, qu'ils bénéficient de l'Assistanat, qu'ils sont sales, qu'ils font beaucoup l'amour, qu'ils mangent du fromage et du vin, qu'ils sont racistes et antisémites, que le budget vêtement est important, qu'ils font beaucoup l'amour, qu'ils travaillent peu, et qu'ils ont trop de vacances, qu'ils sont la première nation à prendre des anti-dépresseurs, qu'ils font beaucoup l'amour, qu'ils mangent vraiment beaucoup de pain, qu'ils sont râleurs et bougons, et surtout, qu'ils font beaucoup l'amour. Super.
Sans aucun effort de contextualisation, sans rien expliquer, le but de l'ouvrage est de faire rire et de choquer gentiment. Décidément, ils sont fous ces Japonais.