Le reflet de la vie, les contes d'Andersen sont le reflet de la vie. La vie est belle pour certains, triste et dure pour d'autres mais surtout la vie s'achève par la mort. C'est ainsi ! Andersen ne sait pas mentir aux enfants. Nous sommes loin d'un univers Disney où tout est rose et passées les aventures le monde n'est plus qu'un rêve joyeux. Andersen d'une certaine façon est proche de Prévert (à voir le film le roi et l'oiseau) car comme lui il raconte le peuple ou de Marcel Aymé pour certains de ses "contes du chat perché" (à lire le canard et la panthère) voire même d'Edgar Poe pour l'ambiance poético-triste et morbide qu'on peut trouver dans son oeuvre (le Sapin, la petite marchande d'allumettes, l'intrépide soldat de plomb).
On sent beaucoup de désespoir et une vraie plume pour dépeindre la "petitesse", la cruauté mais aussi la bonté et la beauté de l'esprit humain à travers toute sortes de personnages inattendus : objets tels que statuettes ou jouets, enfants des rues, animaux, arbres, créatures méchantes et jalouses ... A la différence de CHARLES PERRAULT et des frères GRIMM il ne se pose pas en moralisateur. Parfois comme pour Prévert ses contes recèlent un sens caché qui peut être cynique et horrible (le briquet), amusant et critique (les habits neufs de l'empereur) ou triste et sans concession (le sapin, la petite marchande) et toujours à l'image de la vie.
Ecriture pleine d'une beauté imaginaire et réaliste à la fois plus une dimension poético-fataliste indéniable.