Contrée indienne rassemble des nouvelles à peu près égales ; une vingtaine de pages, dont deux adaptées en film par John Ford (L'Homme qui tua Liberty Valance) et Elliott Silverstein (Un homme nommé cheval). Dorothy Johnson fait partie de ces auteur.es. qui ont permis à la littérature américaine d'évoluer sur le point de vue des amérindiens. Aujourd'hui on y noterait quelques maladresses, quelques jugements de valeurs, mais à l'époque (comme pour Mark Twain à une autre époque ou encore James Fennimore Cooper encore plus tôt), je suis sûr qu'on aurait pu l'accuser de beaucoup trop défendre les "indiens".
En effet, dans ses nouvelles l'horreur est partout ; qu'elle soit du côté des amérindiens ou du côté des cowboys blancs, il n'y a pas de grosses différences. Juste la bêtise humaine. Si Johnson accepte que l'horreur soit partout, elle reste néanmoins partisane de l'entraide, de la poésie, de la bienveillance, du courage, de la solidarité et d'un certain amour pour les grandes plaines de l'Ouest peu importe de quel côté on se trouve.
Les mots font sens, sont simples, vont droit au but et chaque nouvelle permet son petit lot d'émotions. On s'attache, on crache, on fulmine, on sourit, on a des élans d'aventuriers, des envies de débourrer un cheval, de se suspendre par la peau des épaules avec un crochet pendant 4 jours sans manger et sans boire afin de réaliser notre médecine.
Car oui, Johnson connait son sujet. Et en ce sens, à l'époque où elle a majoritairement écrit, je pense que ça a fait beaucoup de bien à tout le monde. C'est grâce à des portes ouvertes comme ça qu'on peut aujourd'hui critiquer une certaine visibilité blanche omniprésente, même s'il faut pour cela taper sur les doigts des anciens.
Contrée indienne n'est donc pas indispensable, mais bien nécessaire pour comprendre l'Histoire de ce continent qui continue de faire rêver malgré tout le mal qu'on puisse y trouver, et ce à n'importe quelle époque.
Booyah !