Théorème à New York
Il est extrêmement tentant de régler son compte au dernier Michael Cunningham en quelques phrases assassines. En moquant son thème -déjà vu et déjà lu-, un croisement hasardeux du Théorème de...
le 16 janv. 2017
Il est extrêmement tentant de régler son compte au dernier Michael Cunningham en quelques phrases assassines. En moquant son thème -déjà vu et déjà lu-, un croisement hasardeux du Théorème de Pasolini et de Mort à Venise, transposé dans le très chic monde de l'art new-yorkais. Que de choses agaçantes dans Crépuscule : son style, mielleux et précieux, avec des dialogues qui frisent le ridicule, des points d'interrogation et des parenthèses à chaque phrase, ou presque, censés refléter le tumulte intérieur du héros quadragénaire du livre. Et ses personnages ! Le galeriste et sa femme éditrice, couple BCBG cultivé et mondain, avec leur fille aux "profonds" soucis existentiels. Et puis le jeune frère de l'épouse, toxicomane, qui vient passer quelques jours en famille et semer la zizanie. En un tour de main, il séduit son beau-frère et échange avec lui un chaste baiser sur la plage. Tempête dans un verre de Martini ! Comme c'est embarrassant, un roman aussi artificiel et superficiel, signé de l'auteur de La maison du bout du monde et des Heures ! Ce n'est pas possible, se dit in petto le lecteur ébahi, qui cherche alors des vertus cachées à ce cocktail de banalités. Et miracle, il en trouve. N'y a t-il pas, en fin de compte, une forme de panache dans l'entreprise de Cunningham, une faille par laquelle surgit une émotion inattendue, une sublimation de clichés pour atteindre à une vérité lancinante sur notre place dans ce monde, les raisons qui nous font vaciller, des réflexions anodines qui disent d'un ton désabusé des choses essentielles et simples sur la beauté, le vieillissement et la mort ? Et si, sous la peau des apparences, se dissimulait un squelette qui se vide peu à peu de son sang. Peut-être bien, après tout, que Crépuscule est un grand roman fitgéraldien dont la futilité sentimentale cache une gravité et un désespoir infinis. Ou peut-être que non, allez savoir ...
Créée
le 16 janv. 2017
Critique lue 664 fois
D'autres avis sur Crépuscule
Il est extrêmement tentant de régler son compte au dernier Michael Cunningham en quelques phrases assassines. En moquant son thème -déjà vu et déjà lu-, un croisement hasardeux du Théorème de...
le 16 janv. 2017
Un petit 2. Parce que, quand on lit la 4ème de couverture, on s'attend un peu à une histoire à la Paul Auster (enfin je m'attendais à çà) et on se retrouve dans la vie improbable de Peter Harris, la...
Par
le 17 sept. 2013
Je l'ai dit à mes proches et aux membres de mon bookclub : c'est un des 5 plus beaux livres de ma vie !! J'ai versé une larme à la fin (pas de tristesse mais d'émotion). Je l'ai lu en anglais et...
Par
le 17 mai 2013
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13