J'étais comme un fou de commencer, enfin, une première lecture d'un auteur islandais, et d'un auteur assez connu, respecté, de ce pays. J'avoue, sans crainte, que ce roman m'a laissé une impression mitigée. Le bonhomme (Jon Kalmar Stefansson) est un poète. Ce livre en est un vif témoignage. La mise en page resserrée, l'absence de dialogues identifiés comme tels crée une impression de trop plein, de flou narratif, d'une confusion de points de vue. Quand on est habitué, comme moi, à lire de la bonne vieille fantasy, on tombe de haut. J'ai eu bien du mal identifier les différents niveaux de textes, les différentes époques représentées, le continuum historique de l'île Islandaise présente dans ce roman. Je m’attendais, de manière erronée, à tomber sur un roman historique, un roman de grands espaces. Mes préjugés auront peut-être saboté la découverte de cette œuvre. Une belle et agréable surprise néanmoins dans ce roman, et c'est finalement ce qui m'a conduit à le noter aussi bien : les nombreuses digressions philosophiques. Les questions portée sur l'homme et sa place dans l'univers, sur la terre noire d'Islande, sur ce qui dirige le monde : la famille, le pouvoir; le sexe, le libéralisme. A quoi servons-nous? Ce roman n'y apporte pas de réponse. C'est à nous de l'apporter, cette réponse, à l'aune de nos existences, de notre expérience. Bref, lecture mitigée, certes, qui ne m'empêchera certainement pas de lire "Entre ciel et terre", du même auteur.