Après un excellent troisième tome un peu à part puisque revenant sur le passé de Sylvo avant son bannissement de Toujours-verte, retour dans ce Paris décalé en pleine apocalypse, un Panam à moitié détruit par l'Académie des Technomages en disgrâce qui continue à déglinguer le Temps, et la bataille rangée entre les Triste républicains d'Armest et les communards révolutionnaires.
Un vrai champs de ruines où les dangers, classiques et surnaturels réunis, sont légions, un vaste terrain miné que vont devoir traverser de long en large et en travers et sur terre et dans les airs un Sylvo, décharné et amoindri par ses deux mois de fumage de Lotus, et ses fidèles compagnons de fortune, qu'ils soient humains, pillywiggin ou lupronne.
Un tome encore une fois très bien écrit, tourné vers l'action, avec de nombreuses péripéties et quelques beaux moments de bravoure. Le rythme est soutenu, les dialogues acérés, l'humour toujours présent même si moins insouciant, et on découvre enfin qui est ce fameux quatrième duc.
Les protagonistes sont tous attachants, c'est un plaisir de retrouver l'unique Pixel, Mary la Detective badass et Philo la lupronne coquine, ainsi que Géomètre, Hobo et Le Bras, tous embarqués pour le meilleur et pour le pire dans cette quête itinérante qui en laissera plusieurs sur le carreau, amis comme ennemis.
Cet univers Steampunk/Fantasy est une réussite, Panam est un personnage à part entière, ses ruelles, sa Veine (la Seine), ses souterrains, ses lupanars, ses habitants fantastiques...
En 4 bouquins Raphael Albert est parvenu à créer un micro-monde autonome, passionnant, et qui aurait sans soucis supporté d'autres belles histoires. Un micro-monde flamboyant mais cruel, lumineux et sombre à la fois, comme cet épilogue, une fois de plus nettement teinté d'amertume.
Un final eclatant, à la hauteur de la courte saga, qui m'aura fait vibré tout du long, un belle plume à suivre dans le paysage fantastique français.