Ouah. Et baaaaah. Je pensais pas. Je pensais m'être fait avoir pas un de ces bouquins trop souvent mis en avant dans les rayons des grands distributeurs. Et bien j'ai eu tort, il faut le reconnaître.
De beaux jours à venir, c'est d'abord l'histoire d'une famille étasunienne presque classique. Une histoire où la femme se fait battre, et où un jour, elle décide de fuir. Classique. Sauf qu'il faut composer avec sa fille, en pleine adolescence, et son fils, qui s'attache à son père en même temps de découvrir les joies de l'homosexualité en milieu rural.
Ce que nous livre Megan Kruse, c'est une histoire profonde. Un récit qui sent le vrai. Où tout est gris, où même le soleil texan semble fade et où les clairières de l'État de Washington sont tristes. Pourtant, c'est dans ce récit que se dévoilent la vie de cette famille bousculée par le calvaire des violences conjugales. Dans l'intime sensibilité de Lydia, la fille, au perpétuel sentiment de culpabilité et d'abandon d'Amy, la mère, on se sent indéniablement proches de ces personnages. Et dans les moments d'égarement de Jackson, totalement confus dans une histoire qu'il ne maîtrise plus, c'est le lecteur qui est charmé. L'autrice de De beaux jours à venir fait preuve d'une sensibilité exemplaire, et sa plume souligne à merveille ces personnes que le rêve américain semble avoir laissé de côté.
Seul regret, l'extrême familiarité avec laquelle sont traitées les scènes de sexe. Un regard plus sensuel aurait apporté une touche de douceur au roman.
En bref, un livre à se procurer !