Si vous êtes là, c'est sans doute notre ami Holden qui vous a passé le tuyau. C'est pareil pour moi. Y a 36 façon de découvrir Ring Lardner pour un lecteur français. On peut pas s'empêcher de se demander qui est ce Ring Lardner dont on a strictement jamais entendu parler, et que Caulfield semble tenir en si haute estime. Et Salinger aussi, peut-être. Or, suivant le fameux adage : "les écrivains préférés de mon écrivain préféré...", on se dit qu'on ferait bien de combler cette grave lacune, et le plus tôt sera le mieux. C'est chose faite. Qu'est-ce qu'on y découvre ? Le secret de Salinger, sans doute. Pas entier, mais en tout cas un petit bout. Quand j'ai lu d'abord L'attrape-coeurs, j'ai pensé : mais d'où ce mec tire-il son art ? Où l'a-t-il péché ? Pourquoi écrit-il si bien ?Qui a-t-il imité quand il avait 20 ans ? Ring himself. Parce que Ring écrit comme les gens parlent, qu'il est cynique, misanthrope, naïf, attachant. Si vous lisez "Y en a qui les aiment froides", vous n'avez pas entre les mains un chef d'oeuvre. Ring est un nouveliste limité. Mais Salinger y a trouvé une partie de son art, et Hemingway aussi, d'ailleurs. C'est déjà pas trop mal. Bon alors, vous z'avez pas son numéro ?