Nadine
Nadine, j'ai peur de t'écrire ce que j'ai à t'écrire petite soeur coeur grenadinepromenades sur une plage noire promesses sur une page blanchedans des couloirs trop longsdes portes ferméesdes...
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le 18 nov. 2023
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Tout commence avec Cioran, je veux dire le pessimisme bande-mou, lui, pourtant, fin observateur de l’évolution de l’esprit français, vers son extinction pure et simple.
Son opuscule De la France, où l’aphoriste s’érige contre l’esprit français descendu au niveau de l’estomac, compte parmi les curiosités littéraires les plus drôlement désespérantes, pied-de-nez à la gastronomie, à la pédanterie culinaire élevée au rang d’art. Quand un peuple n’a plus rien à dire, il recourt à des écrivains roumains ou bien se met à cuisiner.
Des émissions comme Top Chef, des chefs étoilés marchant main dans la main avec les politiques (non seulement en pratique, mais en théorie, se faisant les chantres du libéralisme dans leurs prises de parole, toujours plus HS, s’érigeant en modèles de réussites, validant la méritocratie), les médias, la télévision, et leur clientèle de jouisseurs plus ou moins embourgeoisés, avides d’expériences culinaires hors-normes, ne peuvent que donner raison au diagnostic établi par Cioran.
En substance, c’est Volkoff qui écrivait que les peuples à histoires comme le sont les peuples occidentaux, ont des ballonnements, et terminent leur digestion - au sens donné par Montaigne - par une énorme diarrhée (pour rester poli) : l’Art contemporain par exemple. Saillie scatologique reprise par un Marc-Edouard Nabe qui n’a rien inventé.
La vraie réaction c’est sans doute cela, péter sous le nez de cet horrible petit monde.
C’est ce que fait Cioran, avec la précision d’un sniper. Cracher dans le potage, c’est faire le jeu de la puissance négative, c’est dresser le constat désespérant qu’il n’y a rien à faire, c’est renoncer à agir pour lâcher des perles dans son coin, sans doute, ce qu’il y a de mieux à faire, mais ça participe de l'état de délabrement général, hélas.
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le 2 déc. 2024
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