De là, on voit la mer par Brice B
Je me jette sur les romans de Philippe Besson avec ce même appétit vorace depuis que j'ai tourné les premières pages de Son frère il y a quelques années. Avec De là on voit la mer, dont la sortir en librairie m'était passée totalement inaperçue, l'auteur retrouve ses thèmes usuels gravitant autour du sentiment amoureux, du renouveau, du lien qui nous unit.
Louise est une auteur parisienne célèbre, elle est mariée à François, qui vit un peu dans son ombre et qu'elle aime d'un amour assez banal, d'un amour sans vigueur et sans excès. Quand elle a besoin d'écrire, elle s'évade, car la vie parisienne et sa vie conjuguale l'empêchent de trouver le juste état d'esprit et l'ambiance adéquate à son travail d'artiste des mots.
Elle part donc pour une durée indéterminée en Italie, dans un village en bord de mer, puiser la sérénité nécessaire. Elle y fera la connaissance fortuite mais ennivrante de Luca, un jeune apprenti de l'Académie Navale d'à peine vingt ans, avec qui elle vivra une aventure folle et passionnée, sa peau ridée ne se lassant jamais des étreintes vigoureuses du jeune amant.
Lorsqu'elle doit rentrer en urgence à Paris au chevet de François, resté dans le coma après son étrange accident de voiture, son avenir prendra un tournant inattendu et la mettra face à la nécessité de faire des choix.
Comme dans chaque Besson, le style est remarquable et on ne se lasse jamais de tourner les pages, d'autant plus que l'auteur réussi à faire ressortir le juste ressenti de chacun de ses personnages. Sans jamais verser dans la facilité, Philippe Besson nous livre un très beau nouveau roman, donnant l'envie de tomber à son tour follement amoureux d'un si bel amant italien. Le seul regret, dont on ne lui tiendra pas rigueur, c'est que le livre se dévore en deux petites heures qui passent résolument bien trop vite...