Jean d'AILLON a le talent d'initier le lecteur à l'histoire de France sous Philippe-Auguste (1165-1223) et ses rivaux, Richard Coeur de Lion (1157-1199) et Jean Sans terre (1166-1216) à travers l'adolescence mouvementée d'Antoine (futur Guilhem d'Ussel), ouvrier dans une tannerie de Marseille et que l'on suit de 1187 à 1193, c'est-à-dire de l'âge de 13 à 19 ans. Une époque terrible, pleine de bruit et de fureur, où la mort est omniprésente et écourte les amitiés. Orphelin (son père tué par les Sarrasins, sa sœur et son frère morts de maladie infectieuse et sa mère, d'épuisement), Antoine fuit Marseille, apprend le métier de rémouleur (il y a des épées de taille pour frapper et d'estoc, pour traverser un corps) et fait de nombreuses rencontres au cours de ses péripéties à travers la France (Arles, Rodez, le Quercy, Aurillac, Salers, Ussel, le Berry, Forcalquier et Cluny). L'auteur insère une autre histoire, celle de Joceran d'Oc et Jeanne de Chandieu qui ont fui l'abbaye de Cluny et qui croisent le chemin d'Antoine. Associé à un vrai sens de la narration, il nous décrit de façon documentée la vie des paysans, des artisans et des troubadours ainsi que celles des mercenaires qui sèment la mort et la terreur dans les campagnes, sans oublier une énigme (celle de la Sainte Lance qui tient lieu de fil rouge), tenant en haleine le lecteur pendant près de 500 pages.