La samba est née au début du XXe siècle, dans les bidonvilles de Rio de Janeiro. Ce sont les anciens esclaves, enfin libérés, qui en trouvant du travail dans cette ville portuaire, ont amené leur sens du rythme et les percussions africaines. Depuis que la samba est samba raconte les années charnières, à la fin des années 20, où cette musique encore considérée comme celle du diable, s'est peu à peu imposée, avec de nouveaux instruments et des compositeurs de génie tel Ismael Silva, l'un des personnages clés du roman de Paulo Lins jusqu'à la création de la première école de samba du Brésil, quelques années avant qu'elle ne devienne la musique officielle du carnaval. Si la samba fait vibrer le texte du livre, elle sert aussi de bande originale à une plongée vertigineuse dans les quartiers populaires, pour ne pas dire les plus mal famés, de Rio. Une communauté hétéroclite où se côtoient trafiquants en tous genres, malandrins, souteneurs, artistes, fumeurs de cannabis et prostituées. L'une d'elle est le caractère le plus attachant du roman : flamboyante, sensuelle et ... amoureuse au grand coeur, suffisamment en tous cas pour y abriter deux hommes, mauvais garçons dont l'affrontement sentimental prend parfois un tour violent. L'écriture de Lins est très crue, sexuée et poétique. Elle décrit avec fièvre et passion le métissage qui fit et fait toujours la richesse du Brésil.