Tout d’abord, sachez que je n’aime ni faire de critiques détaillées, ni noter des œuvres d’art mais après avoir fini ce livre, je me suis senti obligé de le faire.
Son univers est au départ très intéressant et plutôt original : un décor qui rappellera forcément le sud-est de la France, une société dystopique qui régule sa population, population qui comporte certains individus capables de développer des pouvoirs magiques et qui sont soit exploités, soit persécutés (bon là l’originalité a déjà disparue mais ce n’est pas ce qui en fait un mauvais roman). Les thèmes de l’autarcie et de la sècheresse m’intéressaient pour un univers de fantasy. Car oui, Derniers Jours d’un Monde Oublié reste une œuvre de Dark Fantasy avant tout (malgré le fait que ce soit édité dans une collection "Folio SF").
Passons une dédicace et une citation biblique qui m’auront fait lever les yeux au ciel tant la première est gnangnan et la seconde clichée et attardons-nous au casting de personnage qui nous est proposé.
Le livre nous fait suivre trois protagonistes, tantôt ennemis, tantôt rivaux, tantôt alliés, qui semblent tout droit sortis d’une partie de Donjons et Dragons sous Prozac, lancée dans une cave du Larzac : la sorcière, le marchand, la pirate. Tous sont extrêmement détestables en plus de ne pas être intéressants (car l’un n’empêche pas l’autre).
Les personnages sont unidimensionnels jusqu’à ce qu’intervienne des évènements qui changent leur comportement du tout au tout. Certes, cela n’arrive pas toujours comme un cheveu sur la soupe… mais presque. Les nombreux arcs de rédemption paraissent surréalistes face aux atrocités commises par les protagonistes.
L’histoire s’avère être mauvaise et complètement décousue. La suspension d’incrédulité est bien trop souvent interrompue et on s’arrête assez régulièrement pour se demander si on a bien lu ce qu’on vient de lire. Tout cela cohabite malgré tout avec des amalgames de clichés qui en sont fatiguant (mention spéciale aux Ashim qui sont littéralement des amérindiens d’Amérique du Nord, tout droit sortis de Peter Pan). Plus loufoque qu’original par le manque d’unité dans les idées proposées.
Pareil, si l’univers est complexe, il aurait justifié d’un style plus clair, plus simple... Ce qui m’aurait valu peut-être d’être moins sévère dans ma critique. Mais tout est mal expliqué et le style finalement assez vulgaire.
L’ile parait être un asile de fou où les gens vivent les uns à côté des autres. Il semblerait qu’ils ne se sont jamais parlé les uns les autres avant le début du roman. Chose peu crédible sur une île de si petite taille mais surtout après des siècles de cohabitation.
Premier essai d’une jeune autrice, on le sait, ce ne sont pas forcément les meilleurs…
Mais étant donné que nous parlons d’un livre édité par Gallimard et que c’est un de mes genres de prédilection (que ce soit moderne ou non), j’y suis allé en totale confiance… et je me suis retrouvé déçu comme je l’ai rarement été.