Henry Lerolle, peintre impressionniste peu connu, résidant dans le cossu VIIe arrondissement, familier de Renoir, Degas et Debussy, a deux filles, Bonne et Christine dont l'existence va épouser l'évolution, les heurts et malheurs de ce mouvement artistique et de l'histoire générale au tournant des XIXe et XXe siècles. Elles ont pu incarner un mode de beauté bourgeoise et intemporelle, au point de servir de muses et d'être notamment immortalisés dans le tableau des deux soeurs au piano, de Pierre-Auguste Renoir.
Au coeur d'une ébullition artistique où innovation s'oppose à académisme, à une époque où la République, toute jeune, s'installe malgré les grands débats et scandales, l'affaire Dreyfus et la Grande guerre venant agiter la famille, Yvonne et Christine incarnent en quelque sorte une époque, voire une idée de la femme française de la Belle époque. Cette famille peu illustre, pourtant placée dans un tourbillon d'évolutions de diverses natures méritait cet éclairage qui nous en apprend davantage sur le mode de vie des artistes et des bourgeois d'une époque, alors que ces deux groupes sont amenés à se rencontrer. C'est fort riche et instructif.