Si l'on lit partout que ce roman parle avant tout du sida, sachez que ce n'est qu'à moitié vrai, le sujet central étant, à mon avis, l'adolescence. Roman d'apprentissage à la sauce 80's, avec une jeune narratrice de 14 ans amourachée de son oncle Finn, mort du sida, qui commence à étaler sa tache d'encre en ce milieu des années 80...
Ensuite, le mystérieux "ami de coeur" de l'oncle Finn, Toby, va apparaître, et il va falloir essayer de comprendre pourquoi il était resté comme un paria, laissé de côté par la famille, inconnu de la narratrice, mais plus pour longtemps...
Entre les affres de l'adolescence (parents absents pour la "saison des impôts", rivalité avec la soeur, premières amours) et cette amitié adulte presque contre nature, ainsi que le deuil de cet oncle aimé, ce roman dévoile toute une palette de sentiments et réussit à nous embarquer dans ce monde très ado. On croit voir le film Philadelphia (j'avais la chanson de Springsteen dans la tête et la silhouette cacochyme de Tom Hanks qui me hantait...) et le sujet du sida est bien évoqué mais finalement discret.
J'ai surtout beaucoup aimé le ton, la narration très "roman initiatique", à la "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", où le monde de l'enfance et celui des adultes semblent à la fois étanches et tellement perméables...
Ce roman souffre tout de même de quelques longueurs, surtout au milieu du récit, et cède à quelques poncifs et sentiments faciles et prévisibles (quoique, on évite le déluge de bons sentiments la plupart du temps, ce qui n'était pas gagné !), mais globalement il m'a plu, voire carrément emballée à la fin !