Difficile pour moi d'être objectif avec ce livre et de le critiquer ouvertement. Malgré la note relativement élevée, il m'a déçu. Déçu parce que j'en attendais trop, avide d'informations sur John Fante, sur des détails de sa vie, sa personnalité, sa manière d'écrire, de travailler et/ou de tuer le temps au golf ou en trimant pour le cinéma... J'ai cru que c'était la promesse du livre, de cet hommage rédigé par son fils Daniel.
Hélas, pour un lecteur habitué à l'oeuvre de Fante père, on ne peut plus autobiographique, la plupart des choses relatées dans ces pages sont connues, distillé entre La Route de Los Angeles et les Souvenirs de Bunker Hill. Pire : ils tiennent sur quelques chapitres ! Frustrant. La grande partie du livre est à Dan Fante, à son alcoolisme, ses petits boulots et les nanas croisées dans sa vie crasseuse. On dirait du Bukowski, en plus simple (et qu'il cite d'ailleurs comme l'une de ses influences). On est souvent dans la redondance un peu lourde, à lire un récit cyclique : "je bois, je trouve un petit boulot, je baise une fille, je vomis, je perds le boulot et la fille, je fais une cure, je bois, je trouve un petit boulot..." On regrette que le style John Fante, ce génial lyrisme coup de poings dans la gueule, n'ait pas plus influencé Dan.
Pourquoi un 7 alors ?... Parce qu'il y a quand même des choses que j'ai adoré lire. Retrouver l'univers de John Fante m'a rendu presque nostalgique, sa famille, ses lieux (Point Dume !), la genèse de certains de ses livres comme Mon Chien Stupide, Demande à la Poussière ou encore les Compagnons de la Grappe (le seul Fante que je n'ai toujours pas lu), connaitre les destins de Dan et de ses autres fils, de sa femme Joyce, l'espoir de voir un jour un musée dédié à cet auteur... J'ai été touché par ces quelques chapitres dédiés à John Fante, de très loin mon écrivain préféré.
Et d'ailleurs, depuis que j'ai terminé ces Dommages collatéraux, je me suis enfin décidé à lire les Compagnons de la Grappe, livre que j'ai acheté il y a presque 20 ans maintenant. Je le gardais dans un coin de ma vie, sans oser le commencer. Car après la dernière page de ce livre, il est plus que probable que je n'aurais plus rien à lire de John Fante.