Ah! ce fameux "Filioque" ! En aura-t-il fait couler de l'encre et malheureusement du sang... Concernant cette querelle complexe sur la nature de la Trinité, je vous renvoie à Wikipédia, très claire sur la question.
De ce débat théologique qui sépare encore l'orient de l'occident, Anne Perry fait le point de départ de son roman sur les relations entre les latins et les orientaux, relations ô combien houleuses, les conflits spirituels masquant des conflits d'intérêts beaucoup plus sordides, comme celui des guelfes et des gibelins (Voir wikipédia). Ajoutez-y la rivalité entre Venise et Constantinople, toutes deux portes essentielles entre deux mondes, les indulgences papales accordées à ceux qui acceptent de partir délivrer Jérusalem et vous aurez une idée de la complexité de l'affaire, dont au demeurant Anne Perry se sort très bien. La trame policière, plus que ténue s'imbrique à merveille dans les méandres d'une histoire remarquablement bien documentée. En dépit de longueurs byzantines, j'ai adoré les petites remarques pertinentes sur le coeur humain, propres à cet auteur et les descriptions d'une ville grandiose.
Richesse, beauté, art, foi, culture, sensualité et raffinements en tous genres... Décidément ce roman, c'est Byzance