Du sang sur la soie par Mellissende
(7 : bon mais quelques remaniements et modifications s'imposent)
Les plus :
* Très bon traitement psychologique des personnages. Une galerie de portraits où chaque caractère est minutieusement traité dans sa subtilité, aucun méandre, aucun paradoxe de l'esprit n'étant laissé de côté.
* A le mérite de s'appuyer un fin travail de recherche à la fois historique, politique et religieux. C'est, à mon sens, la marque des grands auteurs, qui perpétuent le placere-docere. Il faut néanmoins prendre garde à ne pas vouloir trop en mettre...
* Une atmosphère byzantine savoureuse et capiteuse, où l'on perçoit presque les crissements de la soie et le chatoiement des couleurs.
* La tentative pour faire entrer le lecteur, en compagnie d'Anna, dans le costume d'un personnage bien souvent boudé par la littérature : l'eunuque. Merci de rendre justice à des individus souvent diabolisés par les autres pour une mutilation dont ils étaient avant tout les victimes.
Les moins : si elles se rejoignent toutes à la fin pour former un ensemble cohérent, la multiplication des intrigues, mêlées à des considérations religieuses et des intérêts politiques aussi divers qu'il y a de personnages, tend à perdre le lecteur, qui n'est pas nécessairement familier de la période et de l'espace géopolitique.