Vous reprendriez bien un peu de Madeleine Coca ?
Olivier Liron est le petit feu follet dans le ciel de cette rentrée littéraire 2018. Il raconte avec humour et délicatesse son passage dans l’émission de jeux Questions pour un champion alors encore présentée par Julien Lepers.
Olivier n’est pas un candidat ordinaire. Lui, il est autiste Asperger. Pas ordinaire mais pas malade, juste différent. Et cette différence sera un atout de taille pour se battre contre le grand champion, Michel. Cette émission est un défi et un moyen pour lui de faire fi de sa singularité. D’ailleurs cette singularité lui il ne la voit pas, ce sont les autres qui ont pointé du doigt son autisme pendant son enfance et son adolescence.
« La façon dont les autres vous font comprendre votre différence, ça
s’inscrit aussi dans le corps. J’ai dans mes tripes la mémoire de la
différence qu’on m’a apprise, qu’on a tatouée dans ma chair. »
Olivier est peut être différent mais c’est un battant. Lui, il est capable de s’enfermer des semaines durant en ne se nourrissant que de gaspacho, pour pouvoir vous laminer sur les dates les plus obscures des JO ou des grandes batailles. Il a peut être les oreilles trop grandes pour notre normalité mais lui il connaît toutes les espèces de mésanges et est imbattable en botanique. Et puis, Olivier a la mémoire des émotions, celle qui lui portera chance.
« Et à force de regarder le pourpre, je suis entré dans le pourpre,
j’ai senti une petit secousse de plaisir dans le bas du dos, une
secousse de plaisir qui a explosé en moi en millions d’échardes de
lumière. J’avais des orgasmes de nuance ».
Olivier est drôle, triste, intelligent puissance mille, c’est un véritable moulin à paroles. Il écrit comme il pense, à cent à l’heure. Son passage à Questions pour un champion n’est qu’un prisme qui lui permet d’expliquer son enfance, son amour des femmes, ses ambiguïtés, ses paradoxes. Il pointe également du doigt le harcèlement scolaire. Cette haine de la différence dont on entend tant de récits, reflet d’une enfance bien sombre que l’on cherche pourtant à idéaliser.
Olivier est touchant et il nous élève plus haut dans le ciel pour qu’à notre tour nous puissions contempler les mésanges.