La fin des innocences

Luca, le Saint, Bobby et le narrateur forment un groupe d’amis, des jeunes de 18 ans qui se connaissent depuis toujours. Ils appartiennent au même milieu social, la bourgeoisie italienne des années 1970, et ont été élevés dans le respect de la foi catholique. Ils sont tous amoureux, à leur façon, d’Andre, une jeune femme libre de son corps et de ses amitiés. Elle incarne une liberté défendue, une autre façon d’incarner et de vivre la jeunesse. Cet état d’esprit bousculera leur amitié.

Emmaus est un beau livre sur l’adolescence, sur le passage à l’âge adulte et ses sacrifices. Il propose aussi de très beaux passages sur la société de cette époque, sur ses mensonges et ses médisances, qui sont principalement l’apanage des adultes. Le livre interroge aussi la religion, sur la foi de chacun et de ses conséquences. La réflexion n'est pas obligatoirement négative, cela entraîne aussi une autre façon de penser, de se penser, qui offre de très beaux et très intéressants moments de réflexions personnelles.

Le livre d’Alessandro Baricco est un de ceux les plus personnels de l’auteur, très révélateur de cette période en Italie. Mais il charge un peu trop sur les drames survenus quand il veut se comporter comme un roman classique. La mort y est omniprésente, comme s’il ne fallait pas ennuyer le lecteur en lui laissant trop de temps calmes pour digérer ces tranches de vie. Ces 4 amis et leurs milieux sont bien écrits, avec une certaine épaisseur. On plonge en eux, avec leurs mystères. C’est fait avec une écriture très intériorisée, assez douce, mais qui perd de son innocence au fil des pages, pour devenir de plus en plus sombre.

D'autres criques des oeuvres d'Alessandro Baricco :
- Noveccento : pianiste
- Soie
- Sans sang