A ne PAS lire pendant les vacances, vous risqueriez de ne pas vouloir retourner au bureau en Septembre ! A mon modeste niveau je connais le milieu où les personnage du roman évoluent et la présentation qu'en fait l'auteure est à peine caricaturale: grande école, haute administration, banquiers d'affaires, desperate housewives d'expat, jeune journalistes désabusés, etc tout y passe - et tout est vrai !
Les plus (qui sont des gros plus):
- Le scandale financier servant de toile de fond est une histoire vraie. Plus le temps passe, et plus le livre est d'actualité au fur et à mesure que l'on découvre les enjeux financiers (pour ne pas dire les scandales financiers) liés à la dette grecque et aux dettes publiques des Etats Membres.
- Le point fort du livre est de présenter sans concession les rouages du pouvoir: l'importance des réseaux, la dé-responsabilisation et la déconnexion des élites, l'autorité de l'Etat bradée à la finance internationale, les illusions puis l'amertume des cadres supérieurs, le burn-out, la vie de famille sacrifiée, l'argent, la violence symbolique et physique des puissants, les relations entre la presse, le capital et l'Etat, les renvois d'ascenseurs, l'importance et la fragilité des réputations, la frustration comme moteur de consommation, la communication institutionnelle cynique ... C'est à la fois révoltant et décourageant mais toujours subtile. Les personnages ne sont qu'un prétexte pour démontrer (mais aussi faire ressentir) comment tout cela est désespérément lié si bien que la fameuse injonction " Indignez-vous! " est vite étouffée et récupérer en concept marketing pour protéger nos santés mentales (cf. les doutes du personnage de Clara).
Les moins:
- Il y a un système de flashcode qui permet au lecteur de retrouver les musiques, images et textes auquels l'auteure fait référence. C'est un gadget. Une bibliographie rigoureuse aurait suffi.
- Comme dans tout thriller/policier contemporain, on retrouve un hacker très doué dont les capacités en informatique vont résoudre beaucoup de problèmes (voire même permettre un happy end ?!) - Déjà vu, facile et peu crédible.