Un matin de Noël. Une tempête de neige. Une mère qui se retrouve seule à la maison avec sa fille adoptive. La gamine a 15 ans. Ses parents sont allés la chercher dans un orphelinat Sibérien alors qu’elle n’était qu’un bébé. Mais en ce matin de Noël Tatiana, d’habitude si gentille, a un comportement étrange. Un comportement qui, au fil de la journée, va devenir de plus en plus inquiétant…

La middle class américaine décortiquée jusqu’à l’os. Sous le vernis des apparences proprettes, le mal rode et le malaise est profond. Cette thématique est le fonds de commerce de Laura Kasischke, une auteure à l’univers romanesque parfaitement délimité. Kasischke, c’est un peu une bonne copine qui proposerait gentiment de faire votre nœud de cravate et serrerait petit à petit la soie autour de votre cou jusqu’à vous étrangler totalement. Sans avoir l’air d’y toucher. Elle possède cette capacité à diffuser une ambiance malsaine en toute décontraction. Dans ses romans, on tourne les pages avec le même leitmotiv en tête : « jusque-là tout va bien, jusque-là tout va bien… ». Et pourtant on sait que ça va mal finir. C’est du moins ce que j’ai toujours ressenti en la lisant. Et ici aussi c’était le cas jusqu’à la moitié du texte. Mais après j’ai lâché prise. Trop de longueurs, trop de redites. Les incessants flash-backs dans l’orphelinat de Sibérie pour répéter en permanence un seul et unique événement m’ont saoulé. L’impression d’être pris pour un abruti auquel on rabâche sans cesse les mêmes informations pour être certain qu’il a bien compris.

En fait ce roman est beaucoup trop psychologique pour moi. Ce huis-clos glaçant en pleine tempête de neige avait pourtant tout pour me plaire. Mais l’ensemble n’est pas assez tendu, pas assez nerveux. Surtout il pourrait largement être amputé d’une centaine de pages sans que cela gêne le moins du monde, bien au contraire. Pour tout vous dire, je l’ai acheté le jour de sa sortie, il y a un mois. Commencé dans la foulée avec impatience, je l’ai ensuite fait traîner pendant des semaines. Un signe qui ne trompe pas et me pousse à classer ce texte dans la catégorie des lectures « chiantes », ni plus ni moins. Dommage mais ça arrive.
jerome60
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le 22 sept. 2013

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