Que dire sur ce nième (depuis que j'ai dépassé le vingtième, je ne tiens plus de décompte) opus de Fidelma que je n'aurais déjà dit dans une précédente chronique ? Rien. C'est toujours aussi agréable à lire, bien rythmé, solide sur le plan de l'intrigue policière, intéressant sur celui de la description de la société irlandaise du 7ième siècle après J.C. Publié en 2013, l'année où Tremayne fête (si l'on peut dire) ses 70 ans. Ce qui tend à me faire dire que l'âge ne semble avoir aucune prise sur lui.
Il faut dire qu'à ce stade de la série, il dispose d'une recette de base solide qu'il décline à l'envie, agrémentant chaque épisode d'ingrédients pouvant varier. Il parcourt allégrement toute la plage des situations sur l'axe huis-clos - plein air, Expiation par le sang se situant sur la partie droite de la dite plage : un véritable road trip médiéval dans l'ouest de l'Irlande, durant lequel Fidelma et son époux Eadulf (qui semblent avoir mis de côté leurs différents conjugaux) amassent peu à peu les indices qui conduiront à l'habituel dénouement où, en présence de tous les suspects, l'intrépide religieuse (désormais revenue à la vie séculaire) confond le coupable. Et un des atouts majeurs de Tremayne, ce sont les Ui Fidgente ce peuple de l'ouest du royaume de Muman qui n'accepte qu'à contrecœur la domination de Cashel : certains de leurs chefs fomentent ainsi régulièrement complots et révoltes, ce qui lui a déjà fourni plusieurs fois une trame scénaristique.
Sinon je m'avise (merci wikipédia) que l'expiation par le sang est une ancienne doctrine mormone controversée selon laquelle certains péchés sont trop graves pour que le sacrifice de Jésus-Christ permette leur pardon. Blood atonement en anglais, qui est presque aussi le titre original du livre. Mais honnêtement, je ne vois pas trop le rapport, les péchés dont il est question ici n'étant ni plus graves ni moins graves que ceux qui apparaissent dans les autres épisodes. Mais ça me permet de rallonger un peu la sauce sur cette chronique : ce n'est pas parce qu'on a rien dire qu'il faut fermer sa gueule, n'est-ce pas ?