Roman agréable pour ceux qui ont un faible pour les T'au, voire ceux qui souhaiteraient les découvrir... ce qui veut dire que ce n'est pas forcément un roman à conseiller à quelqu'un de novice dans l'univers de 40K. Puisque le but est d'apporter un point de vue différent sur l'Imperium, nombre d'éléments évoqués sont considérés comme déjà connus par l'auteur.
Cela étant dit, l'histoire se lit plutôt agréablement, avec une mince partie "intrigue", un gros combat spatial, et un gros combat planétaire, qui permettent de présenter la technologie T'au, leurs différentes exo-armures, et leurs prouesses martiales.
Les T'au apportent à l'univers de Warhammer 40k ce petit côté manga / japanime pas déplaisant.
Pour ce qui concerne les héros, le point agréable est la personnalité du protagoniste éponyme, qui n'est pas un gros bourrin décérébré.
L'auteur prend d'ailleurs un malin plaisir à utiliser le point de vue des T'au, mais aussi d'autres humains, pour se moquer de temps à autres des space marines ici représentés par le chapitre des Scar Lords, décrits comme des allumés bas du front, passablement antipathiques, et souvent franchement grotesques.
Ses hommes de main ont chacun leur style mais sont sans doute un peu sous-utilisés.
Enfin, deux personnages secondaires méritent le coup d’œil : un diplomate T'au un brin secoué par une malencontreuse décharge de warp qui va amener un peu de folie dans le récit, et une inquisitrice de l'ordo xenos, personnage prometteur qui aurait pu bénéficier d'un peu plus de présence dans la narration.
Trois petites remarques annexes : malgré quelques coquilles habituelles chez Black Library, la traduction est vraiment correcte, elle se fluidifie après quelques anglicismes dans la première partie du roman.
Question coquilles : je ne m'explique pas que l'on ait pu laisser un personnage mourir dans un chapitre et réapparaître bien vivant quelques chapitres plus loin... pour se faire tuer à nouveau. L'auteur a inversé deux noms de manière systématique entre deux chapitres. Cela donne lieu à une drôle d'anomalie dans la matrice. Que l'auteur ait fait cette bourde énorme est déjà incroyable. Mais que l'éditeur et les relecteurs l'aient tous laissée passer, ça l'est encore plus. Que le traducteur lui-même, censé comprendre ce qu'il traduit, ne l'ait pas remarquée... et qu'ensuite l'éditeur et les correcteurs / relecteurs de la traduction non plus... ça me sidère.
Enfin, à nouveau sur la traduction : les noms de vaisseaux sont traduits, et c'est agréable. En revanche, les surnoms des T'au restent en anglais : Farsight, Bravestorm, Brightsword, Shadowsun... Certes, l'anglais sonne cool, pour nous Français. Et cela permet de mieux vendre les figurines je suppose. Mais dans un roman, on s'attend à avoir une certaine unité langagière, et je suis sûr que ce serait un défi intéressant pour les traducteurs et les éditeurs d'oser traduire les noms et surnoms des personnages eux-mêmes.