« Vous voulez revenir à la bougie ? - Non, mais… - Alors il faut poursuivre le nucléaire. »
« Vous voulez revenir à la bougie ? - Non, mais… - Alors il faut poursuivre le nucléaire. »
Face à des arguments aussi simplistes, le petit ouvrage des éditions du Muscadier est le bienvenu. Surtout que, étonnamment, deux ans après Fukushima la course au nucléaire n’a pas été ralentie dans le monde, bien au contraire. Hormis l’Allemagne qui réinvestit dans le charbon, les pays en fort développement comme la Chine et l’Inde achètent de nouvelles centrales nucléaires. À l’heure actuelle, 31 pays dans le monde possèdent des réacteurs nucléaires, et la France est le pays le plus nucléarisé au monde puisqu’elle produit 75 % de son énergie grâce au nucléaire. Mais François Hollande s’est engagé à réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025.
Le nucléaire est pourtant une énergie récente, âgée d’à peine 75 ans, et dont il ressort, à la lecture de ce livre, que beaucoup d’inconnues tendent à considérer le nucléaire comme une énergie dangereuse et non rentable sur le long terme. En fait, le nucléaire n’est pas une énergie parvenue à maturité ; beaucoup d’incertitudes demeurent sur le court et le long terme. Voilà quarante ans que les hommes jouent aux apprentis sorciers avec une énergie qui, si elle est issue d’un processus naturel, est si puissante et si dangereuse qu’on est loin d’en maîtriser le fonctionnement. Ce constat est juste hallucinant.
[...] Le nucléaire, si c’est une affaire économique et politique, est d’abord et surtout une question citoyenne. La décision de construire des centrales nucléaires a été prise avec l’acception d’une probabilité d’accident par les dirigeants et en toute opacité. Or, le nucléaire relève, à cause de sa puissance, du débat citoyen qui nous est refusé. Le gouvernement a décidé pour nous l’énergie qui allait faire avancer le pays. Et vous, que voudriez-vous comme énergie si vous étiez informés en toute transparence ?
Déciderons-nous franchement la sortie du nucléaire lorsqu’il y aura une mobilisation citoyenne de grande envergure, ou lorsqu’il y aura un accident majeur en Europe ?
S’il y avait des collections d’utilité publique, la collection Le choc des idées des éditions du Muscadier serait de celles-là. En 100 pages et avec 10 euros, cette collection aide à comprendre les enjeux économiques, politiques et sociaux qui sous-tendent les débats et occultés par les médias traditionnels. La construction des ouvrages est didactique et efficace : les deux contradicteurs exposent chacun leur point de vue et ont un droit de réponse. À la différence du débat télévisuel, vous avez tout le temps de cerner les arguments de l’un et de l’autre, sans temps imparti, ni coupage de parole, ni publicité.
Faut-il renoncer au nucléaire ? se destine tant aux indécis qu’à ceux qui sont intuitivement pro- ou anti-nucléaire mais qui n’ont pas toutes les clés en main pour aborder la question du nucléaire. Surtout, il est accessible à vous et moi, en des termes simples et de courts chapitres.
L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/faut-il-renoncer-au-nucleaire-collectif-a106014100