Promise Falls – La trilogie

Fausses promesses – FAUX AMIS - Vraie folie

Il s’en passe des choses à Promise Falls, petite ville imaginaire des USA, en général assoupie.
Alors même que l’inspecteur Barry Duckworth, le privé Cal Weaver et l’ex journaliste David Harwood (découverts dans de précédents romans) s’évertuent, chacun dans leur coin, à démêler les catastrophes qui frappent leur ville : la disparition d’un bébé, des agressions sur un campus et des jeunes femmes sauvagement assassinées, voilà qu’une contamination de l’eau sanitaire menace de mort les habitants.
C’est qu’ils ne seront pas trop de trois pour élucider les énigmes qui s’amoncellent et les interrogations qui se multiplient plus rapidement que les réponses. (Chacun prenant à son compte le récit à la première personne dans un des trois tomes)
Il semble bien cependant qu’un dénominateur commun relie tous ces évènements attestant donc qu’ils ne sont pas le fait du hasard : le chiffre 23. Comme le nombre d’écureuils retrouvés pendus à une clôture ou les mannequins dans la nacelle de la grande roue portant les chiffres 2 et 3 sur le torse ou un agresseur d’étudiantes avec un 23 floqué sur le sweet ou le bus 23 qui descend en flammes la rue principale ou l’écran du drive-in qui explose à 23h ou l’empoisonnement de l’eau le 23 mai. Il y aurait donc bien une logique derrière tout cela, mais laquelle ?
Des questions, toujours des questions.
De bien agréables romans que cette trilogie qui nous balade dans un puzzle de plus en plus obscur et touffu où l’auteur prend un plaisir évident à nous égarer.
Sur un ton plein de bonhomie tranquille et d’une écriture simple et efficace Linwood Barclay nous fait vivre les angoisses d’une petite ville qui aurait pu être tranquille et cacher pour toujours ses tourments mais qu’un fait divers sordide aura obligée à en révéler ses aspects les plus sombres, faisant de chacun un suspect : un professeur libidineux mêlé à des parties fines, un « ange » qui dépose un bébé chez une inconnue, une directrice d’hôpital au lourd secret, l’ancien maire prêt à tout pour être réélu, un gamin qui ne se remet pas de la mort violente de sa fiancée, les parents éplorés de cette dernière, un inspecteur de police qui se demande s’il a bien de le niveau de sa fonction et d’autres encore portant d’autres secrets.
Mais l’enchantement de la lecture vient aussi des petites misères des personnages - que l’auteur multiplie à l’envi sans rapport aucun avec l’enquête – les rendant touchants et humains : l’inspecteur Duckwoorth qui affiche résolument son quintal et qui s’avère incapable de suivre son régime, mange une part de tarte aux cerises parce que sa femme lui a dit de manger des fruits ; Crystal, petite fille déroutante, très embêtée par la mort de sa maman parce qu’elle ne sait pas comment on paie les factures ; David Hardwood, veuf démuni devant l’éducation à donner à son fils qui accepte à contrecœur d’être le conseiller de l’ex maire pour sa nouvelle campagne, l'ex maire lui-même oscillant entre complaisance et démagogie, etc…
Il est vrai que la fin (les fins ?) nous laissera un peu sur notre faim...quant à la motivation qui animait le tueur en série, passablement fragile. Mais après trois tomes, il fallait bien en finir d'une façon ou d'une autre.
Evidemment puisqu’il s'agit d’une trilogie, il est conseillé de commencer par le premier tome, d’autant que Lindwood Barclay multiplie les références aux autres livres et que vous risquez de ne pas comprendre grand-chose si vous les lisez dans un ordre différent.