Pour résumer simplement, je dirais que si la lecture ne m'avait pas été imposée dans un cadre universitaire, j'aurais refermé ce livre sans faire d'histoires. Mais voilà, j'ai dû le lire jusqu'au bout, et ce fut... difficile. Même avec 130 pages.
Faux en écriture (on peut lui concéder un sympathique titre) est une sorte de romance ayant pour fond une histoire de détournement d'argent. C'est bien entendu plus complexe, mais la forme comme le fond jouent de concert pour saccager joyeusement une histoire qui aurait pu être intéressante.
Le style est pauvre, dénué de détails ou de remarques intéressantes, se borne à l'énumération d'actions, et lorsqu'il s'essaie à nous décrire quelques bribes de sentiments, le tout est massacré par des poncifs désespérants. Les "je", "il", "elle" envahissent l'espace de la page et nous étouffent : ils s'imposent à nous, et nous nous voyons rien d'autre que ces personnages qui sont d'une transparence affolante dans le meilleur des cas, irréalistes dans le pire (Dave passe de l'amour dévoué et aveugle à la suspicion féroce, Sheila s'abandonne en quelques secondes telle l'allégorie de la niaiserie). C'est vrai, on peut choisir un style très sobre et faire ressortir la personnalité des protagonistes dans les dialogues. Malheureusement pour nous, ce n'est pas le cas ici, et on se passerait bien de nombreuses répliques ("Asseyez-vous un moment." "Voilà, je suis assis.").
Le fond ne sauve pas les écueils stylistiques. Les rebondissements se compressent dans la dernière partie en une bouillie indigeste, imbuvable. On ne croit pas plus aux aventures des personnages qu'aux personnages eux-mêmes. Ajoutez à cette succession de clichés et de pirouettes invraisemblables une couche d'explication laborieuse sur le fonctionnement des banques, et surtout, demandez à votre lecteur s'il a bien avalé le tout.
