La Galice jusqu'à l'hallali
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Tiens, un roman slovaque s'est immiscé dans la jungle de la rentrée littéraire. Cela mérite un coup d'oeil tant la littérature de ce pays d'Europe Centrale nous est à peu près inconnue. Femme de seconde main, voici un titre qui perturbe quelque peu mais attention, rien d'équivoque là-dedans. Gabriela, l'héroïne, a atteint les trente ans et décidé de quitter sa petite ville pour la grande (Bratislava, sans doute, mais jamais nommée) et de créer sa propre activité, dans un domaine a priori peu concurrentiel. En effet, elle prétend offrir, à ceux et celles qui le souhaitent, une amitié rémunérée, dans des conditions que ses futurs clients décideront. Le roman va ainsi suivre les interventions de Gabriela dans les existences de trois individus, soit, pour résumer, un handicapé souffrant d'une maladie dégénérative, une "Fashion Victim" mariée à un homme qui a deux fois son âge et une femme d'affaires acariâtre, assez souvent alcoolisée. Trois tempéraments abrasifs que Gabriela, bien que plutôt cool, a du mal à canaliser dans l'exercice d'une fonction dont les limites, malgré la signature de contrats, sont assez peu claires. Le livre louvoie entre chaque "client", prétexte pour Ursula Kovalyk à une radiographie douce-amère d'un pays qui gère tant bien que mal l'époque post-communiste et à une description minutieuse de l'ultra solitude urbaine. La romancière, de par une plume relativement relâchée, cherche plutôt la légèreté et son ton primesautier et drolatique, s'il s'avère plutôt agréable, a quelque chose d'un peu superficiel et finit par manquer de substance. Sans doute consciente qu'elle ne peut enchainer les péripéties ad libitum, l'auteure a la bonne idée d'opérer un véritable tournant dans son récit, autour de la 200ème page. Ce qui permet illico de relancer un intérêt qui menaçait de tomber. Vives et amusantes, les dernières pages de Femme de seconde main permettent de laisser le lecteur sur une excellente note. Ce dernier ne repoussant absolument pas l'idée de revenir vers la romancière slovaque, dès qu'une nouvelle traduction sera disponible.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes Livres de 2017
Créée
le 18 oct. 2017
Critique lue 190 fois
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13