Elles ont ouvert la voie à des monuments du policier anglais comme Agatha Christie ou Ruth Rendell. Découvrez six victoriennes qui ont mis leur plume au service du mystère, du suspense et du crime ! Ces nouvelles ne sont pas toutes des enquêtes policières, mais toutes proposent une énigme à la sagacité du lecteur. Que leur atmosphère soit bon enfant, confortable, noire ou franchement morbide, toutes les demeures de ce recueil recèlent de terribles secrets. Elles ont été le théâtre de vols, de meurtres ou de disparitions. Dans certains cas, un enquêteur prend l’affaire en main, permettant à la justice de triompher. D’autrefois c’est le hasard qui conduit à un heureux dénouement. Trois des nouvelles en revanche sont franchement tragiques et laissent peu d’espoir à leurs protagonistes.
Voici une brève présentation des six récits que François Rivière a rassemblés et préfacés dans cette anthologie.
« La boîte d’ébène » (Mrs Henry Wood). Pauvre Philip Cockermuth, mort dans la fleur de l’âge sans avoir profité de ses guinées durement amassées dans un coffret en bois. Retrouvé vingt ans plus tard, cet argent maudit n’a pas fini de jouer des tours aux paisibles habitants de la maison.
« Le fantôme de Fernwood » (Mary Elizabeth Braddon). L’auteure de cette nouvelle est la plus connue du public français d’aujourd’hui car plusieurs de ces romans ont été publiés récemment (« Les oiseaux de proie », « La trace du serpent »…). Elle est même présentée comme l’Agatha Christie de l’ère victorienne. Il est vrai que ce récit est particulièrement réussi, mais c’est aussi l’un des plus sombres du recueil. Malgré la fin – à mon sens – quelque peu prévisible, le lecteur sera forcément happé par l’ambiance gothique qui règne au manoir de Fernwood et intrigué par ses mélancoliques habitants.
« L’assassinat de Miss Pembmarsh » (Emmuska Orkzy). Dans cette nouvelle, un vieil homme assis dans un restaurant élucide un crime sordide simplement en lisant son compte rendu dans un journal. C’est bien entendu un précurseur du «détective en fauteuil », à la Miss Marple. Mais serez-vous aussi malins que lui ?
« Mon cauchemar » (Dorothea Gerard). Mais où est donc passé Baryuk, l’ordonnance du capitaine Stigler ? Cet homme si pointilleux aurait-il déserté ? Pourquoi néglige-t-il son service depuis plusieurs jours ? Pour le savoir, munissez-vous d’une torche, d’un cigare et de tout votre courage, puis suivez l’équipe d’enquêteurs.
« Condamnée à vie » (Georgina C. Clark). Une locataire sans nom au visage fané, un mystérieux coffre cadenassé et une confession rédigée à l’heure de l’agonie : tels sont les ingrédients de ce drame, l’un des plus cruels du recueil.
« Un sac noir sur le seuil » (Catherine Louisa Pirkis). Cette fois, la détective est une jeune femme, au physique certes banal mais à l’esprit acéré. Sa mission ? S’introduire dans la demeure de Lady Cathrow pour découvrir qui a dérobé les bijoux de cette dame. Une enquête bien menée et non dénuée d’humour.
Que vous soyez amateur de récits policiers ou passionné de littérature victorienne, vous passerez des moments palpitants en compagnie de ces reines du crime.