Feu de camp, est paru en Allemagne en 2003 (2011 en France), soit près de trois ans avant le tournage de La vie des autres. Il est tentant de comparer les deux oeuvres, sous prétexte que la vie en RDA et l'omniprésence de la Stasi en sont les principaux ingrédients. Le parallèle s'arrêtera là, le livre de Julia Franck et le film de von Donnersmarck ayant chacun leurs propres thématiques et une construction diamétralement opposée. Les premières pages de Feu de camp, de loin les meilleures, décrivent l'interrogatoire humiliant d'une jeune femme qui a obtenu l'autorisation de passer à l'Ouest, quelque temps après le suicide de son mari. Enfin "libre", il lui faudra vivre dans un camp de réfugiés, en se méfiant d'éventuels espions, et répondre aux questions d'une CIA à peine plus engageante que la Stasi. Ce climat de paranoïa dans lequel cette femme tente de survivre est bien rendu dans la première partie du roman. La bonne impression de lecture se dissipe vite au fil des pages, alors que les personnages se multiplient et que la confusion s'installe. A ne plus savoir qui est qui et où va le livre. Plutôt morne, le style de Julia Franck est à la mesure de la grisaille du Berlin de la fin des années 70. Sur un sujet particulièrement aigu, la romancière allemande signe un livre cahoteux, souvent insipide et même incompréhensible.

Cinephile-doux
3
Écrit par

Créée

le 18 janv. 2017

Critique lue 144 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 144 fois

D'autres avis sur Feu de camp

Feu de camp
Cinephile-doux
3

la grisaille de Berlin

Feu de camp, est paru en Allemagne en 2003 (2011 en France), soit près de trois ans avant le tournage de La vie des autres. Il est tentant de comparer les deux oeuvres, sous prétexte que la vie en...

le 18 janv. 2017

Du même critique

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

81 j'aime

5

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

80 j'aime

4

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

74 j'aime

14