La Galice jusqu'à l'hallali
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Leye Adenle a fait une entrée pétaradante sur la scène du roman noir/thriller avec Lagos Lady. Sans être une suite, Feu pour feu reprend beaucoup d'ingrédients de son livre précédent, sans pour autant convaincre, sans doute en partie parce que l'effet de surprise n'y est plus. Mais aussi parce que tout y semble excessif : lynchage, pédophilie, concussion, prostitution, manipulations, fusillades, magouilles électorales : le climat est délétère du côté de Lagos et Leye Adenle ne laisse personne souffler ne serait-ce qu'une seconde, pas plus ses protagonistes que le lecteur, accablé par tant de violence pyrotechnique. Plus nerveux qu'un pou, avec des chapitres très courts et un style rageur, Feu pour feu passe sans transition d'un personnage à un autre (et ils sont nombreux) et multiplie les péripéties. Certainement que le résultat, cacophonique, confus et tonitruant ressemble quelque peu au quotidien de la plus grande ville du Nigeria mais l'auteur aurait pu mettre, de temps en temps, le pied sur le frein, de manière à ne pas se sentir entraîné continuellement dans des montagnes russes qui laissent exsangue et presque heureux d'en avoir enfin terminé. Ce n'est pas le talent d'Edenle qui est en cause mais plutôt sa propension à vouloir remplir son roman jusqu'à la gueule en oubliant de faire quelques pauses pour respirer dans ce marigot aux exhalaisons méphitiques.
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Créée
le 6 juin 2020
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