Alfa N'Diaye, tirailleur sénégalais envoyé au front durant la Première Guerre Mondiale, perd son meilleur ami au combat. S'en suit alors une véritable tristesse pleine de remords se transformant en haine assoiffée de vengeance sur le champ de bataille.
Plongé dans l'envers du décor dès les premiers lignes, "Frère d'âme" marque par son récit concis, incisif et coup de poing durant les deux tiers du roman, retraçant le vécu de guerre. L'écriture de Diop est fluide, intelligente se faufilant entre l'orgueil, la peine et la naïveté du héros.
La seconde partie du livre perd en intensité en changeant de cap, bien que l'aspect biographique sait se montrer intéressant par son côté pointu historique/social de l'Afrique du début du XXe siècle. Par contre, les dernières pages mystiques peuvent laisser plus dubitatif (n'en disons pas plus).
Mais les 150 pages se dévorent à toute vitesse et marquent par leur puissance.