Un jour que je discutais avec une amie HYPER-FAN de “musique(s) à guitare” en tout genre, je lui demande quelle autobiographie de musicien elle me conseillerait. La réponse fuse immédiatement, sans équivoque possible, quasiment avant que je puisse terminer ma question : “Tu dois ab-so-lu-ment lire Girl in a Band de Kim Gordon, c’est un bouquin extraordinaire.”
Alors m’y voilà donc, sautant dans l’inconnu, car n’ayant jamais été fan de Sonic Youth, le groupe dont Kim Gordon sera la bassiste et la star pendant 30 ans.
Gordon raconte donc ici son cheminement d’artiste et de femme. Sa vie musicale donc, mais cela va bien au-delà : au sein de l’hyper-créatrice scène New Yorkaise, Gordon mélange mode, musique, arts plastiques, jeu de l’image, et que sais-je encore. Puis lorsque la popularité de Sonic Youth décolle vraiment, elle se concentre pendant un temps quasiment uniquement à la performance musicale. Il y a une véritable tendresse, une nostalgie importante envers l’époque, les années 75 à 95 principalement, pendant lesquelles Gordon a grandi, musicalement comme personnellement. Partie vraiment intéressante du bouquin pour en apprendre plus sur l’époque, la vision du monde de certains artistes du moment, etc...
Gordon parle aussi de manière très directe, très ouverte de sa vie personnelle, de son histoire d’amour de plus de 30 ans avec son band-mate dans Sonic Youth, Thurston Moore, ou encore la naissance de sa fille et l’impact que cela a eu sur elle. Cet aspect personnel prend progressivement le pas sur les sujets artistiques, et c’est malheureusement là que le bât blesse...
Elle se confie avec un style très direct, qui semble honnête. Une certaine fragilité rayonne des nombreuses aventures racontées successivement. Mais le tout semble parfois schizophrène… Gordon se déclare 100% féministe, mais l’agressivité de ses propos envers d’autres femmes étonne, car ils semblent parfois dénués de raisons autre qu’un “feeling” négatif envers elles… Elle déclare vouloir être franche dans ses propos, avoir quelque chose à raconter sur son vécu, mais parallèlement annonce carrément, à mots si peu couverts, que l’argent du cachet pour la publication du bouquin est une raison majeure de son écriture. Et la quantité de name-dropping est exaspérante : oui, on sait, elle a connu Kurt Cobain… Oui, on sait, elle connaissait tous les gens importants à New York… Au point que ça en devient d’une lourdeur…
Au final, un assez mauvais goût m’est resté en bouche après cette lecture. Pas vraiment digeste, et parfois franchement complaisant. Mais je ne pense pas être très bon client de ce genre d’oeuvres, car j’ai souvent du mal à associer musique et artiste (je ne comprends pas du tout le principe d’être “fan” ou “groupie” d’un musicien…). Il faudrait que je teste d’autres biographies de musiciens pour m’en rendre compte, alors si vous avez des suggestions, n’hésitez pas !