J'ai pas la prétention d'savoir critiquer. Ni la verve, ni l'expérience pour. Par contre j'arrive à ressentir, être sensible à c'que je lis. Et quand quelqu'un comme Rolland Auda (que j'connais pas j'vous jure) raconte l'histoire de Robin, merde. Merde j'ai eu l'impression de m'entendre parler.
Phrases courtes, coupées au hasard (qui n'en est pas vraiment un et qui fait les choses bien), mots balancés comme ça, avec violence, aléatoirement pour donner quelque chose de.
Tu me suis ?
L'histoire pour le moment on s'en cogne un peu. Putain que j'aime la littérature accessible, pas pompeuse mais qui s'écoute comme une chanson rock, gueulée avec une boule de bile nerveuse à la place du palpitant. Une rage d'ado qui se dépucelle, s'exprime sur un refrain de Mano Negra. Gringo Shaman est esthétique, au sens poétique. Et vice versa. Y'a comme un goût d'marginalité façon début des années quatre-vingt dix. Bing !
D'habitude, lorsque je lis un roman j'imagine comment réaliser le film à hauteur de mes neurones. Pour la première fois, j'ai vu chaque case d'un storyboard, d'une bande dessinée. Un putain de truc urbain qui démarre normalement, puis qui finit par prendre aux tripes.
On va arrêter les frais niveau masturbation mentale et rentrer dans le vif ...
Robin a 18 ans, vient d'empocher son bac et sait pas trop quoi foutre de sa vie. Pas du genre insensible aux influences indo-espagnoles. Un jour de vandalisme, il se tape un trip en direct. Un trip façon shaman (sans blague ?) qui le mènera jusqu'en Equateur.
Je veux pas en dire plus. Prenez juste une heure ou deux pour lire le bouquin. Ca se prend comme on gobe une pilule. C'est psyché (beaucoup), c'est fou (un peu), c'est écolo (dommage) et ça laisse pas de mauvais goût dans la bouche.
Un voyage entre la France et l'Amérique du Sud, avec une bande son de chanteurs français déprimés et dépressifs, de pop rock indé et de musique classique.
En somme, c'était pas gagné d'arriver à me faire bander. Me suis fait moucher. A conseiller à tous les petits cons férus de littérature de voyage (les autres aussi). Si ça vous a donné envie d'acheter le routard de l'Equateur, c'est que vous avez ressenti la même chose que moi, sinon vous pourrez toujours continuer à dégueuler sur Florent Pagny.
Si y'en re-na, j'en re-veux !