Ils ont des racines lointaines : lui du Brésil et du Mexique ; elle du Vietnam. Ils vivent tous les deux à Chicago. La rencontre de David et d'Alex est fortuite et leur attirance réciproque. Le moment est mal choisi, Il n'a que quelques mois à vivre mais c'est comme ça, l'existence vous réserve des surprises quand vous n'attendez plus rien. Il leur reste peu de temps pour s'aimer et se tenir la main. Mais ils ne refuseront pas ce cadeau du ciel. C'est vrai, Hanoï a tout pour être une histoire à tremper les mouchoirs de larmes. Sauf que c'est Adriana Lisboa, romancière brésilienne remarquée pour Bleu corbeau, qui raconte. Exit le mélo, Hanoï célèbre la vie, les airs de jazz qui l'embellissent, le rapprochement de deux êtres qui acceptent que leur passion soit brève. Petit à petit, David se défait de tout ses biens matériels. Il se prépare pour le grand voyage. Alex est de plus en plus présente, elle le sera jusqu'au bout et accomplira ce qu'il n'a pu faire. Adriana Lisboa préfère la pudeur et la délicatesse aux grandes envolées larmoyantes. Elle trouve de la poésie dans le quotidien et de l'émotion contenue dans les petites choses. La fin du roman est un modèle du genre. Une ellipse pour dire l'après, quand tout est fini, quand un autre chapitre commence, quand la tristesse se teinte d'une mélancolie qui fait avancer parce qu'il n'y rien d'autre de mieux à faire. Avec le sentiment d'avoir vécu comme il le fallait et de ne pas être passé à côté de ses sentiments. Hanoï est un beau roman sur le destin et les routes qui se croisent en vous changeant pour l'éternité.

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le 5 janv. 2017

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