Récit prosaïque d'une femme laborieuse, dénuée d'humour.


  • Récit autobiographique écrit après une tentative de suicide en 1960 (elle a 44 ans environ).
    Il n'est pas destiné à être publié, sa fonction est d'abord thérapeutique. Ce premier jet laborieux a été très vite oublié. Il aurait fallu travailler le style en profondeur, supprimer les banalités, les formules faciles, prendre de la distance et de la hauteur.


  • Cette personnalité "terre à terre" ne parle vraiment que de son travail : en librairie, dans le cinéma (script, scénariste), comme journaliste (Elle, L'Express). Esprit prosaïque sans d'humour.
    La seule exception concerne sa mère et certains membres de sa famille. On sent alors un peu d'amour, de poésie familiale.


  • Même quand elle parle de Jean-Jacques Servan Schreiber (le grand Amour de sa vie), elle ne transcende pas sa prose, désespérément naturaliste. Elle analyse, dissèque, tourne souvent en rond... Quelle mante religieuse de la raison pratique !


  • Au deux tiers du livre, je sature, rattrapé par l'ennui. Sa jalousie pour JJSS et la lourdeur de son style me pèsent. Je finis difficilement le livre. Elle ment quand elle nie avoir écrit des lettres anonymes contre la future femme de JJSS. Il a quitté Françoise pour une jeunesse, qui lui fera des enfants. Suite aux lettres anonymes, il la licencie de l'Express. Madame Giroud est rancunière.
    Mais je suis touché par l'effondrement existentiel de cette femme, comme par son sentiment d'être coupable d'être, de n'avoir sa place nulle part (rejet des riches, des sentiments bourgeois).


  • Ce récit surprend par ce qu'il cache : elle fait de rares allusions à son mari, à son fils et à sa fille. Elle révèle fort peu de choses sur le couple Lazareff (années chez Elle) et sur des personnes importantes de sa vie. Volonté de discrétion ? Sans doute aussi volonté de masquer des pans douloureux de sa vie avant 1960.


lionelbonhouvrier
5

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Livres 2014-2015 et AuToBiOgRaPhiEs (2) du PaSSé

Créée

le 19 juil. 2015

Critique lue 220 fois

1 j'aime

Critique lue 220 fois

1

D'autres avis sur Histoire d'une femme libre

Histoire d'une femme libre
Emmanuelle_Coss
3

Déception...

Comme quoi on apparaît parfois sous un meilleur jour lorsqu’on est raconté par un tiers que lorsqu'on se raconte soi-même. Grande admiratrice de Francoise Giroud j'avais lu en 2003 sa biographie sous...

le 29 août 2013

2 j'aime

Histoire d'une femme libre
EireMary
7

touchant, sincère et pudique

J'ai aimé le portrait qu'elle peint d'elle meme. Cette difficulté à trouver l'équilibre, à vivre au delà des carcans et ce besoin de trouver sa place, de s'élever. Elle a su mettre des mots...

le 21 sept. 2016

1 j'aime

Histoire d'une femme libre
lionelbonhouvrier
5

Récit prosaïque d'une femme laborieuse, dénuée d'humour.

Récit autobiographique écrit après une tentative de suicide en 1960 (elle a 44 ans environ). Il n'est pas destiné à être publié, sa fonction est d'abord thérapeutique. Ce premier jet laborieux a été...

le 19 juil. 2015

1 j'aime

Du même critique

Pensées
lionelbonhouvrier
10

En une langue limpide, un esprit tourmenté pousse Dieu et l'homme dans leurs retranchements

Lire BLAISE PASCAL, c'est goûter une pensée fulgurante, une pureté de langue, l'incandescence d'un style. La langue française, menée à des hauteurs incomparables, devient jouissive. "Quand on voit le...

le 10 nov. 2014

30 j'aime

3

Le Cantique des Cantiques
lionelbonhouvrier
9

Quand l'amour enchante le monde (IVe siècle av. J.-C. ?)

Sur ma couche, pendant la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime ; je l’ai cherché et je ne l’ai point trouvé. Levons-nous, me suis-je dit, parcourons la ville ; les rues et les places, cherchons...

le 9 nov. 2014

23 j'aime

7

Les Communiants
lionelbonhouvrier
9

Le silence de Dieu

Pour qui n'est pas allergique aux questions religieuses et métaphysiques, "Lumière d'hiver" (titre français "Les Communiants") est passionnant. Bergman règle ses comptes avec son père, pasteur...

le 11 janv. 2019

20 j'aime

3