Tiric Sherna est désormais empereur. Un souverain tyrannique ivre de puissance qui écrase sans une once de pitié toute opposition et la moindre velléité de rébellion.
Son ancien frère de captivité devenu ennemi mortel, Kardelj Abaskar, a finalement survécu, contre toute attente, et ne sait pas encore ce qu'il va façonner de cette nouvelle vie.
Si Thomas Geha nous avait laissé suivre les pas belliqueux de Tiric Sherna dans le premier opus du Sabre de sang, il nous invite ici à emprunter la voie de Kardelj Abaskar, autre guerrier Shao qui fait montre de davantage de pondération dans ses choix de vie. Le premier tome souffrait d'une narration extrêmement linéaire, ce qui a été corrigé ici. C'est ainsi qu'au gré des chapitres, le récit oscille entrer présent et passé relativement proche, ce qui offre au lecteur une découverte progressive de ce qui s'est passé depuis le drame fratricide provoqué par le Sabre de sang et celui qui l'a brandi.
En outre, des relations plus profondes se développent entre les personnages et l'émotion est plus présente que dans la partie précédente. Contrairement à celle-ci où le narrateur était Tric, c'est au tour de Kardelj de raconter sa vie. Pétri de doutes et confronté à des choix cornéliens, ce personnage de plus en plus attachant semble tenir le destin d'un peuple entre ses mains. La fin est réussie et conclut de belle manière un diptyque qui mérite le détour.