Croissance et abondance sont remises en cause par deux chocs financiers, l'inflation et la montée du chômage subséquentes.
La diplomatie n'est pas en reste, dans ce climat dépressif : les Etats-Unis s'embourbent dans une guerre idéologique au Vietnam, comme, plus tard, l'Union soviétique s'enlise en Afghanistan ; l'Iran devient une République théologique radicale et le Chili sombre dans un régime autoritaire.
Quant à la France, sous Giscard d'Estaing, elle tente de juguler libéralisme et gestion de crise, avant de se laisser tenter par la gauche, après près d'un quart de siècle à droite ou au centre-droit. Si l'IVG a été adoptée sous la droite avec le soutien de la gauche, cette dernière apporte l'abolition de la peine de mort, la décentralisation, la retraite à 60 ans, les nationalisations, détricotées par deux séries de privatisations en 1986 et 1993. Jusqu'en 2002, l'alternance est systématique, dans le pays. Après François Mitterrand, Jacques Chirac accède à l'Elysée, gère mal la communication d'importantes réformes sociales, ainsi que le calendrier politique, qui le conduit à subir une longue cohabitation.
Economique, une embellie fait jour, jusqu'au krach financier de 1987, renaît, avant l'éclatement de bulles et de crises.
Enfin et surtout, le bloc soviétique craquèle, d'abord en Allemagne de l'est et la chute du mur de Berlin, dont s'ensuit un effet de dominos dans les Etats satellites de l'URSS, qui connaît également une crise de renouvellement de ses élites, avant que la Glastnost et la Perestroïka ne donnent une bouffée d'air... qui s'avère fatale pour cet Etat.
Cette période est mouvante, dense, riche et quelque peu complexe. Ce livre, particulièrement didactique, réussit, comme à l'habitude de ces auteurs, à en retracer les grandes lignes, en guidant le lecteur par des choix thématiques qui permettent aisément de faire les ponts nécessaire et de clarifier la vision de la période.
Il est à noter que ce tome s'arrête en 1991 pour l'histoire mondiale et 2002 pour la France.