"Dr Livingstone, I presume ?" Non, la célèbre phrase de Stanley n'est pas prononcée dans Hors des ténèbres, une lumière éclatante, le roman de Petina Gappah qui relate le transport du corps du défunt explorateur sur plus de 2 500 kilomètres à travers le continent africain. Livingstone n'est certes pas présent que comme cadavre dans le livre mais il n'apparait vivant que ponctuellement, à travers les souvenirs des deux narrateurs, Halima, sa cuisinière et Jacob Wainwright, secrétaire de son état et caractérisé par sa grande piété. Le roman est donc principalement le récit d'une épique "caravane", dans une Afrique où l'esclavage n'a pas encore totalement disparu et qui est à la veille d'être colonisée. Petina Gappah est fidèle à certains faits mais ne prétend pas à avoir voulu écrire un ouvrage historique. C'est l'intérieur de cette petite troupe en marche (funèbre) qu'elle entend décrire, avec ses jalousies, sa solidarité et ses crimes, avec une multitude de personnages. La première partie du livre, celle narrée par la cuisinière, est la meilleure, la plus pittoresque, avec beaucoup de recul sur la quête de Livingstone, considéré comme un saint homme pour sa manière de traiter les autochtones mais aussi comme un fou pour avoir tout sacrifié pour découvrir les sources du Nil. Le changement de ton, dans la deuxième moitié du roman, est considérable et les incantations religieuses de Jacob Wainwright sont parfois un tantinet fastidieuses. C'est loin d'être une lecture inintéressante mais on y retrouve que trop peu souvent la romancière zimbabwéenne qui avait enchanté et fait vibrer ses lecteurs dans Le livre de Memory.

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le 10 nov. 2020

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