Lorsque le capitaine Antoine Bremont, gendarme mais aussi profiler, reçoit une vidéo qui lui est personnellement adressée, mettant en scène un séance de torture insoutenable, il comprend qu’il va avoir affaire à des tueurs sans pitié. Dès le départ, les criminels lui indiquent qu’ils l’ont choisi spécialement lui, comme juge, le seul à même de comprendre leurs motivations. Est-ce en rapport avec son passé? Qui sont ces hommes, quel but poursuivent-ils? Bremont sait que son enquête s’annonce particulièrement ardue, d’autant qu’il est certain que pour progresser, il va devoir attendre les victimes suivantes…
Certains romans se posent comme une évidence : évidence de qualité d’intrigue, de déroulement de l’action, de la narration. Avec Ils étaient Cinq, Sandrine Destombes délaisse pour un temps son héroïne, le commissaire Max Tellier, pour un personnage qui pourrait être son pendant masculin. Antoine Bremont est un flic assez ordinaire, en proie au doute, caractériel, et qui va devoir renoncer à certaines de ses certitudes au fur et à mesure du déroulement du roman sans aucun temps mort. Car, disons-le d’emblée: si la « trilogie Max Tellier » était déjà réussi, avec ce roman, Sandrine va encore plus loin et nous montre l’étendue de son talent d’auteur. C’est net, limpide, une consécration, elle n’a pas besoin de justifier son personnage pour qu’il existe, sans artifice. Pour moi, il y aura un avant et un après « ils étaient cinq ». Et même si j’ai compris assez vite qui pouvait être le coupable, toute l’intelligence est de comprendre pourquoi et comment, et en particulier le rôle du capitaine Bremont dans l’aventure. C’est sordide, c’est tordu, c’est génial. Bravo Sandrine Destombes pour ce roman que je n’ai pas lu mais dévoré, pressé d’en connaître la fin. C’est avec ce genre de livre qu’on peut affirmer sans trop prendre de risque que c’est un auteur dont on entendra parler longtemps.