Rien à saisir.

Romain Lejeune aurait voulu écrire une grande et belle biographie de Damien Saez avec son précédent livre. Romain Lejeune aurait voulu être un écrivain avec une belle prose. Romain LeJeune aurait voulu plein de choses je pense.

Mais au final, on sait pas trop ce que Romain Lejeune veut vraiment. Manifestement, la frustration de n'avoir pu écrire le livre qu'il voulait écrire avec "Damien Saez, à corps et à cris", il a décidé de rédiger ce pamphlet. Est-ce que une excuse ? Est-ce des reproches ou des rancœurs ? Une charge contre Damien Saez qui ne s'est manifestement pas impliqué dans le processus ? Difficile à dire.

Malheureusement, le livre ne prend jamais tout à fait sens. Nous avons là un mélange de prose d'une histoire personnelle, sans grand intérêt, et des moments d'échanges avec Damien et son entourage. Nous pouvons sentir son envie d'écrire un texte fort. De lier la musique de Damien Saez à son histoire d'une manière puissante et pleine de nostalgie de sa vie étudiante blasée, comme si il lui fallait prouver ses lettres de noblesses, la pertinence d'avoir été l'auteur de la biographie. Comme si oui, il fait parti de cette jeunesse oublié qu'il faut réveiller. Mais ca ne marche pas, l'écriture est maladroite, et on ne se sent jamais parfaitement captivé par ce qu'il nous raconte. Et surtout, on n'en voit pas l'intérêt. Le tout est en plus ponctué d'une tentative de placer les paroles des chansons de Saez de manière inopiné partout dans son texte, histoire de nous rappeler que tous les moments de sa vie personnelle, sont liés d'une manière ou d'une autre à l'auteur. Des passages forcés.

On trouve alors quelques moments qui explique la difficulté de rencontrer Saez (insaisissable donc), dans une suite de recopie de SMS échangé, et qui tournent en boucle. C'est là qu'on prend en mesure la frustration de l'auteur. Mais peut-on aussi y lire une façon pour Damien Saez d'expliquer à Romain Lejeune que son projet n'était pas assez clair pour lui ? Mais le livre et son auteur, ne semblent jamais se remettre en question sur ce chemin.

Avec des jeux mots sur le titre de livre dans le dernier chapitre, on sent que la phrase de fin a été pensée dès le début, et elle est posé là, sans grâce. Une conclusion représentative de l'ouvrage : à la fin, on ne saisit pas plus Romain Lejeune, que l'on a saisit Damien Saez.